Les frites et le poulet du dimanche

Rassurez-vous si vous suivez ce blogue, je ne suis pas devenue carnivore. C’est plutôt qu’un souvenir familial a surgi en moi. Le dimanche, maman nous préparait souvent un poulet rôti, accompagné de frites et d’une liqueur. À cette époque, on ne se souciait guère de la valeur nutritive de ce qu’on mangeait. Ni de l’impact de la nourriture sur notre bien-être général.

#Alimentation #Nutrition

Aujourd’hui, c’est autre chose. J’ai plutôt tendance à rechercher une alimentation à la fois plaisante et nutritive. Certes, le poulet pourrait en faire partie mais j’ai fait le choix d’être végétalienne. Rassurez-vous, je ne suis pas du genre à prêcher la bonne parole du végétalisme.

Il s’adonne que nous sommes en plein dans le mois de la nutrition. Il s’adonne aussi que beaucoup se sentent coupables de ne pas mieux manger et que 59% des Québécois.es souhaitent maigrir, peu importe le poids, selon un sondage récent.

Ainsi, une majorité de Québécois.es sont plus vulnérables à la culture des diètes et au puissant marketing de l’industrie de l’amaigrissement et du fitness qui fait miroiter la facilité, le succès assuré, le bonheur et même la santé! Et pourtant, les études démontrent que majorité des gens reprennent le poids perdu après l’arrêt d’une diète et qu’elles ne sont pas sans risque. Culture des diètes : et si on essayait autre chose ?

Il y a beaucoup de charlatanerie associée à l’industrie de l’amaigrissement, ce qui pose le problème fondamental de l’éducation alimentaire.

Au Québec, il semblerait que cette éducation visant à acquérir de bonnes habitudes alimentaires soit encore, dans trop d’écoles, réservée au mois de la nutrition.

Quoique des initiatives ont cours pour améliorer les choses, dont le Forum Bien manger à l'école qui a eu lien le 22 novembre dernier.

Les présentations faites lors d’un événement en ligne qui précédait de deux mois le forum (accessibles dans le bas de la page où mène le lien précédent) permettent d’apprendre que les personnes qui interviennent auprès des enfants (la plupart dans les écoles, mais pas que), disent manquer de formation et surtout de temps pour l’éducation à une saine alimentation.

Bien s’alimenter fait appel à la fois à des connaissances alimentaires et à des compétences culinaires. En ce sens, la communauté scientifique a développé un nouveau concept, encore trop méconnu semble-t-il, la littératie alimentaire.

Mais peu importe que l’on parle de littératie ou de bonnes habitudes alimentaires, tous les efforts auprès des enfants risques d’être vains si l’interdiction de faire de la publicité en direction des moins de 13 ans est levée, comme le souhaitent des acteurs de l’industrie de la télévision.

D’autant plus qu’ailleurs au Canada, plus de 90 % des publicités sur les aliments visant les enfants «portent sur des aliments ultra-transformés comme des boissons gazeuses, des céréales à déjeuner sucrées, des biscuits et des croquettes de poulet.»

Cette publicité est particulièremenr efficace.

Cela dit, il ne faut pas non plus s’empêcher de s’offrir un petit plaisir de temps à autre. Tout est question d’équilibre et ça s’apprend.

Même si j’ai la nostalgie des repas dominicaux de mon enfance, je ne mangerais pas pour autant du poulet.

Peut-être des frites.

En complément: Département de nutrition de l’Université de Montréal: Qu’est-ce que la nutrition?


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