Modèles, mentorat ou résistance au changement?

On nous dit que des modèles de qui s’inspirer ainsi que le mentorat peuvent contribuer à faire en sorte que plus de jeunes filles envisagent faire carrière dans des métiers traditionnellement masculin. Est-ce que ce ne serait pas là minimiser le vrai problème?

#Femmes #Emploi #Discrimination #Préjugés #Travail

Au Québec, plus de 251 professions sont traditionnellement masculines contre 91 traditionnellement féminines selon l'information fournie sur le site Osez les femmes, une initiative de Partance, centre d’emploi pour femmes de Drummondville.

Cette situation s'expliquerait par les stéréotypes et les préjugés.

Les stéréotypes prennent leur source dans notre histoire, le patriarcat, la société et l'éducation. Dans notre société actuelle, il existe une différenciation culturelle de genre fortement stéréotypée ce qui crée forcément des inégalités sociales de genre. Par exemple : « les femmes sont douces et délicates » alors que « les hommes sont forts et débrouillards ».

Le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail, une organisation québécoise constituée de groupes et de personnes qui œuvrent dans le domaine de l’accès et du maintien des femmes au travail, renchérit.

L’une des caractéristiques fondamentales du marché du travail aujourd’hui est sa très forte ségrégation professionnelle selon les sexes.  On peut dire qu’il y a des emplois de femmes et des emplois d’hommes, encore aujourd’hui. Métiers majoritairement masculins et accès à l’égalité

Stéréotypes, biais inconscients, préjugés = discrimination dans l’embauche, dans la valorisation des métiers, dans les salaires et avantages sociaux, dans la progression de carrière.

Certes, des modèles et le mentorat peuvent aider, mais c'est d'abord aux stéréotypes et préjugés bien ancrés dans nos inconscients qu'il faut s'attaquer.

Dans le cas de certains métiers ou professions, il faut aussi tenir compte de la toxicité du milieu. C'est hélas le cas du milieu des technologies.

Le volet Environnement accueillant sur le site Elles de la construction est un bon exemple d’un travail sur les causes profondes de la discrimination envers les femmes basée sur les préjugés. L'idée de ce volet est de former les gestionnaires de personnel des entreprises de la construction à promouvoir la diversité et l’inclusion des femmes en créant un environnement accueillant visant la rétention du personnel féminin.

S'il est un milieu où c'est loin d'être gagné, c'est bien celui de la construction. D’autant plus que ce milieu peut aussi être toxique envers les femmes qui veulent y faire carrière.

S'il faut que les milieux de travail où les hommes dominent accueillent davantage de femmes de sorte à en arriver un jour à un équilibre, il faut aussi que le contraire se produise pour les emplois où les femmes dominent.

Mais il y a une autre réalité rattachée au déséquilibre en faveur des hommes dans une forte majorité d'emplois: la difficulté qu'ont bon nombre de femmes à faire carrière à plein temps, contrairement aux hommes..

Pour surmonter cette difficulté, il faut que les mentalités changent profondément.

Présentement, dans les couples hommes femmes, trop souvent l'idée que ce sont les hommes qui assument le rôle du principal pourvoyeur fait en sorte que les femmes vont plus facilement accepter de faire du travail à temps partiel, laissant leur compagnon cheminer dans leur carrière.

Obstacles systémiques

Dans le rapport qu'elle a rédigé en 2013 pour le Comité consultatif Femmes en développement de la main-d’œuvreLes femmes et le marché du travail au Québec : portrait statistique, l'économiste Ruth Rose faisait état d'obstacles systémiques auxquels font face les femmes sur le marché de l'emploi, obstacles qui débutent dès les études secondaires où les services d'orientation scolaire n'aident pas.

Outre d'adapter les services d'orientation scolaire pour que ceux-ci convainquent les filles de considérer les sciences appliquées, Ruth Rose suggèrait diverses stratégies dont soutenir la promotion des femmes aux postes de cadres supérieurs et renforcer les programmes d'accès à l'égalité, mais aussi exercer une surveillance accrue des droits des femmes dans des domaines comme la construction ou certains emplois manufacturiers.

Encore aujourd'hui, ce n'est pourtant pas sorcier, le vrai problème c'est la domination d'une mentalité faveur les hommes.


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