Maltraitance des personnes âgées?

Toute personne censée vous dira qu’elle est contre la maltraitance. Mais si vous lui demandez de definir ce que c’est, ça devient plus compliqué. Comme société, on fait quoi au Québec pour la reconnaitre et sutout, la contrer? Regard sur celle envers les personnes vieillissantes.

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C’est en lisant une lettre d’opinion adressée au ministre Lionel Carmant sur l’aliénation parentale que, de fil en aiguille, j’en suis venue à vouloir fouiller la question de la maltraitance des personnes vieillissantes, en me demandant où on en est au Québec sur cette question?

Je me suis d’abord retrouvée sur le site du ministère de la Famille où l’on retrouve une définition de la maltraitance envers les personnes ainées. J’y ai appris qu’elle est basée sur la Déclaration de Toronto sur la prévention globale des mauvais traitements envers les aînés, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Déclaration qui a eu lieu en 2002.

Bon. Allons voir de ce côté.

La maltraitance des personnes âgées consiste en un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. Maltraitance des personnes âgées. OMS.

Curieusement, celle du Québec ne parle pas de blessures:

Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. La maltraitance envers les personnes aînées. Ministère de la famille du Québec.

Au-delà des définitions, il se passe quoi concrètement pour contrer la maltraitance?

Sur le site de l’Institut national de santé publique, j’apprends qu’il y a eu une enquête sur la maltraitance auprès d’une partie des personnes âgées en 2019, mais on comprend qu’il y a un manque de connaissances autant sur l’ampleur du phénomène que sur le type d’interventions qui pourraient aider à la prévenir.

D’ailleurs, dans le  Plan d’action pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2022-2027 du ministère de la Santé et des services sociaux il est prévu d’«assurer le développement des connaissances nécessaires au déploiement d’initiatives gouvernementales appuyées par des données probantes.»

Une des mesures concrètes de ce plan d’action est de «soutenir les travaux de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées de l’Université de Sherbrooke». Effectivment, il y a des recherches en cours par cette Chaire.

En voici six, ce qui devraient vous donner une idée de l’ampleur du manque de connaissances à rattraper:

La titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées, Mélanie Couture, insistait en novembre dernier sur l’importance de d’abord bien définir un problème si on veut le régler, dans une intervention lors des Journées des partenaires pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées (Jour 1 – 14 novembre 2023 – Partie 1, à partir de 1h 18).

Mélanie Couture a aussi dit quelque chose de très important que je vais reprendre dans mes propres mots: pour qu’un gouvernement bouge, il faut le convaincre avec des chiffres, des faits. Je me permets d’ajouter «et encore».

Un autre aspect majeur mentionnée dans son intervention, c’est la notion de maltraitance organisationnelle. Un bon exemple de ce type de maltraitance est le cas de Lise Désy, qui n’a pas eu accès aux soins nécessaires pour alléger ses souffrances, en raison d'obstacles bureaucratiques.

Conclusion: encore beaucoup de questions sans réponses (je sais, je suis plate, mais c’est la réalité).

Source de l’image: https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2022/22-830-24W_OnePager.pdf


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