Mais où sont les neiges d'antan !

François Villon, l’auteur de cette phrase, vivait bien avant le réchauffement de la planète. Qu’en dirait-il de nos jours, alors que la neige est si peu abondante au Québec? On se plaint quand il y en a trop, on se plaint quand il n’y en a pas assez, mais se demande-t-on ce que serait notre nature sans la neige?

#Neige #Biodiversite #Nature #Environnement

D’abord une précision à propos de l’expression d’antan dans le poème de François Villon. À son époque, cette expression n’évoquait pas les temps jadis, mais l’année d’avant.

N’empêche que déjà l’an passé, il y avait eu, jusqu’à présent, plus de neige que cette année. C’est une mauvaise nouvelle pour la neige au Québec.

Parce qu’au-delà des moments de plaisir qu’elle peut nous procurer si on pratique des sports d’hiver, par exemple le ski, la neige joue un rôle crucial dans l’écosystème, nous rappelait récemment une émission que j’aime beaucoup, la Semaine Verte. (l'’épisode sur la neige est en ligne, dans le bas de la page où mène le lien précédent).

On la voit pourtant trop rarement sous l’angle écologique.

À l’échelle du Canada, par exemple, «d’est en ouest, le manque de neige pourrait se traduire par une saison des feux particulièrement intense au printemps.»

Philippe Gachon [géographe] s’inquiète de la sècheresse hivernale que traverse présentement le pays. Car plus la neige est abondante, plus le risque d’incendie diminue. Inversement, moins il y a de neige, plus ce risque augmente. Au printemps, la fonte des neiges permet en effet d’humidifier les sols.

Certes, le feu est une composante écologique essentielle des forêts, mais trop intenses, ils ne sont pas sans impact sur la faune et la flore forestière. Déjà que j’en parlais hier, la biodiversité fout le camp.

Si on remonte plus au nord, jusque dans l’Arctique, la neige sert à absolument tout!

La neige est un excellent isolant et permet aux animaux de se réfugier et d’hiberner en hiver. Elle protège également la végétation et les insectes pendant les périodes froides.

Encore là, quand on pense à l’Arctique (et à l’Antarctique), on pense à la fonte des glaces et son impact sur les changements climatiques, beaucoup plus qu’à l’importance de la neige sur la faune et la flore de ces régions.

C’est ce qui intéresse l’école sur la neige arctique qui veut «mieux comprendre les processus dynamiques de la neige, sa relation avec le climat et la faune et son importance dans le mode de vie des communautés dans un Nord en mutation».

D’autres chercheurs s’intéressent pour leur part à l’interaction chasseur/proie dans un contexte de neige changeante (Defining the danger zone: critical snow properties for predator–prey interactions).

Les neiges d’antan comme celles d’aujourd’hui jouent un rôle essentiel dans la biodiversité du Québec.

Il faudrait peut-être en être plus conscient·e·s.

Photo: peupleloup.


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