Le transport collectif, on s'en fout!

Ce n'est pas dit aussi crûment, mais ça a au moins le mérite d'être clair. Pour la ministre des Transports, Madame Guilbault, « Gérer le transport collectif et les sociétés de transport, ce n’est pas une mission de l’État ». Et si, au contraire, le transport collectif était bel et bien une mission de l'État?

#Environnement #TransitionEnergetique #Transports #TransportsEnCommun #TransportsCollectifs

Sur le site du gouvernement du Québec, l'État vante le transport collectif à tour de bras.

Le transport collectif comporte de nombreux bénéfices non seulement sur les plans personnel et professionnel, mais aussi sur les plans économique, environnemental et social. Parce que tout le monde peut tirer avantage du transport en commun, c’est le temps de remonter à bord!

Si je fais une simple règle de trois, le transport collectif c'est bénéfique pour l'économie, l'environnement et le bien-être de la société qui sont des missions de l'État, donc le transport collectif fait partie des missions de l'État.

Je ne ferai pas l'injure à la Ministre de lui rappeler que la mobilité durable fait bel et bien partie de la mission de son Ministère.

Favoriser la mobilité durable des personnes et des marchandises par des systèmes de transport sécuritaires et accessibles qui contribuent au développement du Québec.

Je n'ajouterai pas non plus que le ministère de l’Environnement, dans sa mission, dit vouloir «jouer un rôle clé dans la transition climatique, dans une perspective durable, afin de contribuer aux enjeux prioritaires de la société québécoise.»

Le 24 novembre 2021, celui qui était alors ministre des Transports, M. François Bonnardel, et le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, faisaient part de la volonté du gouvernement d'augmenter l'usage du transport collectif.

« Une fois de plus, votre gouvernement prouve sa détermination à développer le transport collectif partout au Québec, tant dans les régions que dans les villes. Cette importante hausse du financement à l'exploitation, qui s'ajoute à des investissements records dans les grands projets, soutiendra les organismes municipaux responsables d'offrir les services à la population. »

Dans son Plan directeur en transition énergétique, le gouvernement du Québec dont fait partie le ministère des Transports aux dernières nouvelles, nous incite à passer choisir de se déplacer autrement, tout en réduisant les effets de ses déplacements sur l’environnement.

Se déplacer autrement, précise le Plan, c'est «remplacer l’utilisation de l’auto-solo par celle des transports en commun, des transports actifs ou de l’autopartage, tous les jours ou aussi souvent que possible».

Ça va mal pour la CAQ. Les sondages la place au troisième rang dans les intentions de vote. Dans ces conditions politiques difficiles, on peut comprendre la Ministre de choisir les automobilistes plutôt que les usager·ère·s du transport collectif.

Mais nous le dire aussi directement, ça m'a tout l'air d'une bévue.

Mission de l’État ou pas l'important, comme le disent Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur de l’Alliance TRANSIT et Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec, c’est que tous les paliers de gouvernement doivent faire preuve de responsabilité dans la crise du financement des transports collectifs.

S'en laver les mains, ce n'est pas faire preuve de responsabilité.


Si vous êtes membre de Remarks.as, vous pouvez commenter ce billet sur Discuss....