L'accessibilité n'est pas une option

L'accessibilité concerne beaucoup de monde. Au Québec, on estime qu'une personne sur cinq vit avec une incapacité. De ces personnes, six sur dix doivent utiliser une aide technique (par exemple, une prothèse auditive, une marchette, un fauteuil roulant...). Peu importe le handicap, on a encore du chemin à faire pour que l'accessibilité soit vraiment universelle.

#Accessibilite #Discrimination #Droits #DroitsHumains #Logement #Prejuges

En juin dernier, à l'occasion de la Semaine québécoise des personnes handicapées, Audition Québec publiait un texte d'Audrey Dion-Globensky relatant son expérience sur le marché du travail.

*C’est la société qui n’est pas adaptée et c’est en raison du manque d’accessibilité que nous vivons des situations d’handicap, car nous manquons de ressources. Si la société était réellement inclusive, nous n’aurions pas de problèmes à nous intégrer, mais ce n’est pas le cas.

En conclusion de son texte, Audrey Dion-Globensky écrivait qu’une importante réflexion de société s’impose.

Je me rappelle la fois où j'ai dû aider une femme se déplaçant à l'aide d'une marchette à traverser non par une, mais deux crevasses sur le trottoir tout près de l'épicerie où je me rendais.

J'ai signalé cet obstacle à la Ville de Québec qui a comblé les crevasses en question, mais je me suis tout de même dit qu'il n'était pas normal qu'un trottoir soit laissé dans un état si détérioré que ça nuit au déplacement de cette personne.

Une personne est en « situation de handicap » quand elle rencontre des obstacles à la réalisation de ses activités de la vie courante. Dans plus de 80% des cas, le handicap n'est pas visible.

Pas plus tard qu'en septembre dernier, Elsa Lavigne, directrice générale d’AlterGodonnait l'exemple des bornes de recharge des véhicules électriques qui ne sont pas adaptées à tout le monde. Elle a ajouté qu'elle aurait pu donner de multiples exemples.

AlterGo est un organisme qui milite pour que l’accessibilité universelle soit partout dans la Grande région de Montréal.

À Québec, organisme Carrefour familial des personnes handicapées a étudié une vingtaine de terrasses l'été passé. Seulement six étaient accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les normes de la Ville pour accorder un permis de terrasse n'exigent pas l'accessibilité universelle.

Les chiffres de l'Office des personnes handicapées indiquent qu'à peine 1% des logements sociaux sont réservés aux personnes en situation de handicap dans l’ensemble du Québec. En 2017, plus de 70 000 personnes étaient en attente d'un logement adapté à leurs besoins. Je n'ose imaginer ce que ça doit être en 2024!

Le Centre de transformation du logement communautaire rappelait en février dernier que de nombreux projets sont exemptés des exigences et des normes de conception sans obstacles du Code de construction de la Régie du bâtiment du Québec.

Les immeubles de moins de 8 logements et moins de 4 étages qui constituent la majorité des constructions au Québec ne doivent pas répondre à ces exigences.

Autre exemple: les transports en commun. À Vancouver, autant les moyens de transport en commun que les stations, gares et terminaux du réseau de transport public sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. À Montréal, en 2019, à peine 20 % des stations de métro l'étaient.

Derrière tous ces combats pour l'accessibilité universelle se profile une barrière plus difficile à défaire que les diverses barrières physiques que rencontrent les personnes handicapées: le validisme et le capacitisme.

Le capacitisme et le validisme sont deux formes d'oppression interconnectées qui touchent les personnes en situation de handicap. Alors que le validisme est un terme plus large qui englobe la discrimination et la stigmatisation envers les personnes en situation de handicap, le capacitisme se concentre spécifiquement sur les attitudes et les croyances négatives à l'égard de leurs capacités différentes. Le validisme : comprendre et lutter contre la discrimination envers les personnes en situation de handicap

Ce qui maintient la discrimination et la stigmatisation envers les personnes qui vivent avec une incapacité, c'est le fait que trop souvent, l'accessibilité est vue comme quelque chose d'optionnel.

Un mythe qui a la vie dure.

Source: Wikipédia.


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