La fin de la croissance?

Parfois je trouve un titre, puis je me dis qu’il a déjà dû être choisi. Là je suis tombée pile sur le titre que j’avais d’abord imaginé, coiffant un article paru en 2011. Pour l’auteur de l’article en question, la religion de la croissance nous mène à la ruine. Notre salut résiderait donc dans son contraire, la décroissance?

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Dans l’article de 2011, l’auteur se demande s’il est trop tard pour une décroissance choisie? C’était il y a treize ans. Depuis, la croissance est demeurée le leitmotiv de nos gouvernements pour qui les solutions à la grave crise écologique que nous traversons passent par une croissance verte.

Au Québec, le soutien à Northvolt est une illustration parfaite de cette foi en la résolution de nos problèmes environnementaux par la croissance. Or, plus de batteries pour plus de voitures électriques ne fait que remplacer un problème environnemental par un autre (voir La voiture électrique : « une opération d’écoblanchiment »).

Alors que certains soutiennent que croissance et développement durable ne seraient pas antinomiques, le développement durable, ou croissance verte, est de moins en moins crédible pour les universitaires.

Verte ou pas, la croissance économique est la cause principale de la crise environnementale qui menace la biodoversité. Ce ne sont pas des écologistes illuminé·e·s qui le disent, mais la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Face à ce constatt, la question qui se pose est de savoir si on peut remplacer le paradigme de la croissance par son contraire, celui de la décroissance.

Les ressources naturelles s’épuisant inévitablement, la croissance matérielle illimitée est impossible. La seule voie possible pour l’économie est donc la décroissance. Nicolas Georscu Roegen, économiste.

La citation provient du texte Croissance, développement et décroissance dans la pensée économique. Voici un autre extrait provenant de ce texte:

En lieu et place d’une idéologie centrée sur la croissance économique, les économistes et philosophes de la décroissance proposent de discuter sur la définition et la délimitation de ce que pourraient être les besoins fondamentaux d’une population et de réfléchir sur la façon d’y répondre d’une manière qui soit écologiquement et socialement soutenable.

Dans le dernier paragraphe, l’auteur écrit qu’il va falloir «un bouleversement des structures politiques, économiques, sociales et mentales.»

Pour l’association des économistes québécois, c’est inévitablement la consommation qui doit diminuer.

Un changement radical des mentalités et des comportements individuels et collectifs est nécessaire pour sortir de la dynamique de création infinie de besoins. Cette théorie est donc irréconciliable avec la théorie de croissance stationnaire communément appelée le « développement durable ».

La personne qui a écrit le texte, il y a six ans déjà, ajoute un peu plus loin: «je sens un malaise existentiel quand on parle de décroissance économique». C’est un euphémisme. La résistance est forte, autant chez les économistes que dans la population en général.

En fait, le principal obstacle à une baisse drastique de la consommation, ce sont les mentalités. Pendant des décennies, elles ont été façonnées par la publicité.

Il faudra pourtant bien un nouveau paradigme mental, basé sur la sobriété.

Parce que la fin de la croissance, ça veut aussi dire la fin de la société de consommation.

Source de l’image: https://www.indigne-du-canape.com/anarchie-et-decroissance-reflexion-globale-pour-sortir-du-capitalisme-2/


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