La biodiversité fout le camp

Partout dans le monde, la biodiversité est en recul. C’est un phénomène mondial qui date de plusieurs années déjà. Le Québec échapperait-il à ce déclin des espèces?

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Le Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, un organisme de l’ONU, vient de lancer une alerte dans un tout premier État des espèces migratrices dans le monde: les espèces migratrices sont au plus mal et leur état de conservation se détériore.

Jusqu’à présent, aucune évaluation globale des espèces migratrices n’a été réalisée. Le rapport fournit une vue d’ensemble de l’état de conservation et des tendances démographiques des animaux migrateurs, ainsi que les informations les plus récentes sur les principales menaces qui pèsent sur eux et sur les mesures prises pour les sauver.

Les chiffres sont alarmants: 44 % présentent un déclin de leur population, 22 % sont menacées d’extinction.

Deux causes principales explique ce déclin: la surexploitation des écosystèmes et la perte d’habitat dues aux activités humaines.

Or, les espèces migratoires sont une des composantes de la nature. Si on s’intéresse à l’ensemble des espèces, migratoires ou pas, plus d’un million d’espèces seraient menacées de disparaitre.

Par ailleurs, plusieurs espèces se déplacent, au point où l’on parle d’une grande migration silencieuses des espèces due aux changements climatiques.

Ce sont les espèces marines qui font la course en tête, se déplaçant jusqu’à six fois plus vite vers les pôles que leurs congénères terrestres, dont les déplacements se font principalement vers les sommets des montagnes.

Contrairement aux espèces migratoires, c’est le réchauffement climatique qui est la cause de cette lente migration menaçant la capacité d’adaptation des espèces terrestres face au réchauffement attendu pour le XXIe siècle.

Le message de l’ONU, en somme, c’est que ça va mal et que ça va aller encore plus mal si rien n’est fait pour renverser la tendance.

Tous ne partagent pas ce pessimisme.

Quand on s’intéresse à la question au-delà des chiffres de l’ONU, on constate en effet une différence de perspective selon l’organisme auquel on se refère.

Trois organismes plus près de nous parmi ceux qui s’intéressent à la biodiversité. On passe à la perspective plutôt optimiste de la Fédératioon canadienne de la Faune, à la perspective davantage alarmiste de la World Wide Foundation et de Nature Québec. Quoique j’ai senti un optimisme prudent dans ce dernier cas.

La controverse sur la venue de l’usine Northvolt au Québec illustre bien cette diversité d’approches, comme on peut le constater à la lecture de la lettre d’opinion d’Action Boréale paru fin décembre 2023:

On se demande, à l’Action boréale, tout en lançant la question at large : pourquoi y a-t-il si peu de groupes à s’opposer à Northvolt ? Le silence des agneaux verts.

C’est vrai ça, pourquoi au juste? On ne mord pas la main qui nous nourrit?

Dans une perspective contraire, non pas sur Northvolt mais sur la situation de la biodiversité au Québec, il y a le récent billet Biodiversité au Québec : des raisons de dédramatiser II d’Éric Alvarez, auteur du livre Forêts québécoises : de la nécessité de s’affranchir de L’Erreur boréale (et comment).

C’est un point de vue que je ne partage pas, mais on ne me reprochera pas de présenter uniquement ce qui va dans le sens de ce que je crois, c’est-à-dire que l’urgence économique ne doit pas primer sur l’urgence écologique.

J’ai choisi mon camp.

Photo prise par moi le long de la rivière Saint-Charles à Québec.


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