Emplois: la tradition persiste

Sur un site qui s’adresse à celles et ceux qui veulent migrer au Canada, on peut voir une liste des 57 emplois les mieux payés. Tous les titres sont au masculins et on comprend vite en parcourant cette liste que ce sont des métiers où les hommes dominent. Pourtant….

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Pourtant, tout au moins au Québec, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être titulaires d'un diplôme universitaire, nous apprenait le magazine L’actualité en mai 2023.

N’empêche que plus des deux-tiers des plus haut·e·s diplômé·e·s en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques sont des hommes et ils sont également plus nombreux à obtenir un doctorat.

Les chiffres peuvent être d’autant plus trompeurs que les femmes sont fortement majoritaires dans les domaines de l’éducation (78,3 %) et de la santé (77,5 %), domaines traditionnellement associés aux femmes.

Le problème, c’est que pour faire de la place aux femmes dans les métiers où les hommes dominent, il faudrait aussi qu’il y ait davantage de jeunes hommes qui choisissent d’exercer un métier traditionnellement féminin.

Ce qui veut dire aller à l’encontre de la socialisation qui précède la période adulte.

Comme le mentionne Colette Guillaumin (1992 cité dans Jeffrey et Lachance, 2012), ce ne sont pas des traits physiques ou psychiques qui fondent le genre, mais plutôt des traits sociaux et culturels, traits transmis par l’éducation, acquis par l’imitation, par identification ou encore par modelage social. Pour la valorisation des emplois à prépondérance féminine. Secrétariat à la condition féminine. Page 23.

Les comportements et attitudes stéréotypés acquis lors des expériences quotidiennes des enfants et adolescent·e·s sont un frein à des choix de carrière par les adolescents dans des métiers traditionnels féminins, et vice-versa.

Laetitia Vitaud, autrice, consultante et conférencière sur le futur du travail, en France, soulignait en mars 2023 que «quand il s’agit de militer pour la mixité et l’égalité, on s’intéresse presque exclusivement à la féminisation des métiers « d’hommes » (…) et si peu à la masculinisation des métiers « de femmes » (Les vrais mecs sont ceux qui iront dans les métiers de meufs)».

Cette situation prévaut-elle aussi au Québec? Il semble que oui, comme le démontre l’annonce de la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne-Jourdain qui injecte 500 000$ pour attirer les femmes vers les métiers traditionnellement masculins.

J’ai beau fouiller, je ne trouve pas l’équivalent pour attirer les hommes vers des métiers traditionnellement féminin.

Paradoxalement, une étude en France sur les hommes dans les métiers de femmes a permis de constater que les jeunes hommes, non seulement ont un meilleur sort sur le marché du travail, mais en plus bénificient d'un avantage certain en termes d'insertion professionnelle quand ils sont issus d'une formation fortement féminisée.

L’étude date de 2016, mais je ne serais pas surprise que ce soit encore le cas de nos jours en France et aussi au Québec.

Souhaitons que les mentalités finissent par changer.


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