Du pétrole, de la COP et des droits humains

On apprend que pour une seconde fois, la Conférence des Parties, mieux connue sous son acronyme COP, sera présidée par quelqu’un qui a fait carrière dans l’industrie pétrolière, le ministre azerbaïdjanais de l'écologie et des ressources naturelles et ancien cadre de la compagnie pétrolière Socar, Mukhtar Babayev. Cette nomination ne devrait pourtant pas nous étonner, étant donné le lien étroit qui unit les acteurs du secteur privé, en particulier les multinationales, et l’ONU.

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À l’ONU justement, depuis 2015, des négociations internationales tentent d’aboutir à un traité contraignant portant sur les violations des droits humain commis par les multinationales. Pour la coordinatrice du programme Justice économique des Amis de la Terre International (ATI), Letícia Paranhos, une «architecture de l’impunité place les multinationales au cœur de notre système capitaliste, raciste et patriarcal».

Impunité puisque présentement, que ce soit pour les droits humains ou le respect de l’environnement – les deux sont liés car notre planète se réchauffe à un rythme sans précédent, menaçant les droits de milliards de personnes –, aucun cadre normatif dans le droit international prévoit des obligations pour les multinationales. De fait, si une politique publique risque de réduire à leurs bénéfices, elles peuvent poursuivre le gouvernement qui l’a mise en place et obtenir compensation.

Si l’on en revient à la COP, rien n’oblige les pays à mettre en oeuvre les décisions prises lors de ces grands rendez-vous internationaux qui sont censés être l'organe décisionnel suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, adoptée à New York le 9 mai 1992. Trente-et-un an déjà d’engagements non seulement sans obligation de la part des pays participants à la COP, mais également avec peu d’impact sur les émissions de gaz à effet de serre.

L’Agence internationale de l'énergie (AIE) estime qu’à la suite de la COP 28, les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie pourraient passer de 38 milliards à 34 milliards de tonnes d’ici 2030 2030, en autant que les engagements soient pleinement appliqués.

À propos de droits humains, Human Rights Watch a noté que «les négociations se déplaceront d'une pétro-autocratie irrespectueuse des droits – les Émirats arabes unis – à une autre, l'Azerbaïdjan».

Le pétrole et le non respect des droits humains ont encore des beaux jours devant eux et je n’ai même pas parlé du plastique.


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