Québec doit reconnaître le racisme environnemental

Selon ce qui sera bientôt une loi, le gouvernement canadien devra bientôt se pencher sur les méfaits du racisme environnemental. Comme moi aujourd’hui en prenant connaissance de cette information, peut-être avez-vous eu envi de mieux comprendre ce qu’est le racisme environnemental dont on devine déjà que Québec, de son côté, résistera à même reconnaître.

#Environnement #Racisme

La notion de racisme environnemental est apparue aux États-Unis dans les années 1980 pour désigner l’une des formes d’injustice environnementale.

Elle avait été définie initialement pour désigner les situations de personnes noires vivant aux marges de la société nord-américaine et résidant dans des ghettos urbains ou des poches rurales de pauvreté, exposées plus fortement que d’autres groupes sociaux et ethniques aux rejets industriels, aux atmosphères insalubres et aux environnements pollués ainsi qu’à leurs conséquences sur la santé. Marina Rougeon, Clarice Mota et Leny Trad. Racisme environnemental.

En 2020, Ingrid Waldron, professeure agrégée à la Faculté de la santé de l’Université Dalhousie et directrice du projet Environmental Noxiousness, Racial Inequities & Community Health Project a produit une étude pour l'UNESCO sur le racisme environnemental au Canada.

La définition du racisme environnemental que propose cette étude me semble très utile pour aider à comprendre ce qu'il est.

Le racisme environnemental désigne l’ensemble des politiques, des pratiques et des directives environnementales qui ont des conséquences négatives disproportionnées, qu’elles soient intentionnelles ou non, sur certaines personnes, certains groupes ou certaines communautés en raison de leur race ou de leur couleur. Ingrid Waldron. Le racisme environnemental au Canada (accessible le 18 juin 2024).

Ce qu'Ingrid Waldron déplore dans l'étude, c'est le manque de diversité et de représentativité des voix non seulement au sein du gouvernement, mais aussi des organismes luttant pour la justice environnementale qui sont dominés par des personnes de race blanche.

Pour elle, il est important de construire des ponts entre les peuples autochtones et les autres communautés vulnérables dans leur lutte pour la justice sociale et environnementale. Pour y parvenir, il faut qu'une solidarité s’articule autour des expériences partagées et distinctes de ces communautés en ce qui a trait par exemple à l’emploi, à la pauvreté, à l’éducation et aux soins de santé.

Un autre élément fondamental, c'est que les lois canadiennes reconnaissent pleinement la souveraineté et l’autodétermination des peuples autochtones.

Enfin, toujours selon l'étude d'Ingrid Waldron, il faut que convergent les luttes pour la justice sociale, souvent menées de façon isolée par les communautés autochtones, les communautés noires ou d’autres acteurs communautaires.

Outre sa conclusion axée sur les luttes en elles-mêmes, l'étude propose des pistes pour sensibiliser au racisme environnemental en vue d’améliorer les pratiques en la matière. À méditer.

En 2020, la Nouvelle-Écosse était la seule province à avoir rédigé un projet de loi sur le racisme environnemental et à l’avoir présenté à une assemblée législative provinciale.

Le documentaire There’s Something In The Water, sorti en 2019, a certainement pu jouer dans cette décision. Il aura mis au grand jour un phénomène qui se perpétue au fil du temps.

Environmental racism has been happening in Canada for decades. When Indigenous and black communities repetitively end up near landfills and other harmful environmental hazards, there’s no question that it’s not simply coincidence. Film Review: There’s Something In The Water.

La même année que sortait l'étude de Jane Burchill and Sue Tran du projet Gaia reprochaient aux environnementalistes de «trop souvent muets devant cette forme de discrimination, même si les communautés noires et à faible revenu sont plus susceptibles d’être exposées à des quantités meurtrières de pollution et de déchets toxiques.»

Au Québec, un exemple très concret de racisme environnemental, c'est l’absence d’écoute des Peuples autochtones en lien avec la protection des caribous. Le résultat de ce racisme, c'est que les droits ancestraux des peuples autochtones y sont largement bafoués.

Certains auront beau parler de nouvelle lubie de la gau-gauche, voire même de délire woke, le racisme environnemental existe bel et bien.

Québec doit suivre l'exemple d'Ottawa et le reconnaître par une loi.


Si vous êtes membre de Remarks.as, vous pouvez commenter ce billet sur Discuss....