Le panneau des préjugés

Selon Louise Champoux-Paillé et Anne-Marie Croteau de l'École de gestion John-Molson, Université Concordia, les femmes sont moins intéressées par l'IA que les hommes, donc sont plus à risque de perdre leur emploi dans l’avenir. En fait, est-ce vraiment un manque d'intérêt ou ne serait-ce pas plutôt la difficulté de se tailler une place parce que les hommes ont la préférence?

#Emplois #Femmes #IA #IntelligenceArtificielle #Travail

Un des passages du texte de Louise Champoux-Paillé et Anne-Marie Croteau invite les femmes à prendre leur place dans les métiers où l'IA va s'imposer.

Avec l’appui des dirigeants d’organisations privées et publiques, les femmes auront à déployer des stratégies innovantes et audacieuses afin de s’assurer que l’intégration de l’IA leur permette de poursuivre leur élan, et non le freine, sur le chemin sinueux menant vers la parité. Les femmes sont moins intéressées par l'IA que les hommes. Elles auraient pourtant tout avantage à en exploiter le potentiel

Ce passage m'a interpellée parce qu'il laisse entendre que les femmes seraient à blâmer du fait qu'elles résistent à l'utilisation de l'intelligence artificielle.

Or, dans un autre article portant également sur le fait que les femmes seraient moins portées à utiliser l'intelligence artificielle, on lit que «les métiers porteurs du marché de l’IA aujourd’hui sont dominés par les hommes.»

Est-ce que le fait que ces métiers sont dominés par les hommes n'expliquerait pas que plus d'hommes que de femmes utilisent l'IA?

Plutôt que de vérifier cette donnée, on préfère conclure que les femmes, ne voulant pas apprendre à utiliser l'IA, n'auront qu'elles à blâmer si elles sont incapables d'exercer des métiers, ou professions qui vont demander cette compétence.

Ce n'est pas la première fois que des changements entraînent des pertes d'emplois. Je ne vois pas pourquoi les femmes seraient moins aptes que les hommes à s'adapter (ou non) aux changements amenés pas l'IA dans l'exercice d'un certain nombre d'emplois.

Ce qu'il faut, c'est se demander quel soutien auront besoin celles (et ceux) qui oeuvrent dans des emplois transformés par l'IA pour pouvoir s'adapter au changement.

Les gestionnaires qui vont embaucher dans l'avenir devront pour leur part se demander si c'est le bon profil qui est recherché, à l'exemple de cette entreprise du domaine de l'assurance qui a choisi de modifier ses plans de recrutement.

«Si nous cherchons certes des profils qui aient un socle de savoirs techniques, ce qui nous intéresse surtout ce sont des personnalités dotées de soft skills, capables de s’adapter et d’apprendre car les métiers techniques évoluent en permanence». Les femmes trouveront-elles leur place dans les métiers d’avenir?

L'entreprise en question a non seulement recruté davantage de femmes, mais en pls elle dispose d'une main d'œuvrent qui va pouvoir continuer d'évoluer.

Je ne dis pas que les femmes sont forcément meilleures que les hommes face à ce défi d'exercer un métier qui nécessite de constamment s'adapter, mais qui sait s'il n'y aurait pas là une caractéristique qui serait à notre avantage?

Pourvu que les gestionnaires ne tombent pas dans le panneau des préjugés envers les femmes.


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